Inception: deception


Grosse déception que cet Inception, film-événements de l’été que j’attendais avec une certaine impatience. Un film au démarrage poussif, compliqué sans être complexe, et qui ne parvient jamais « à prendre ». C’est long, très long, et on s’ennuie franchement en se tortillant sur son siège. Un mauvais film devient-il un chef d’oeuvre à partir du moment ou il est tellement compliqué qu’il parvient à masquer le vide de son scenario ?

Le plus gros problème me semble être cette hybridité des genres: ni vraiment film d’action, ni vraiment poésie onirique, ni vraiment film romantique… Il y a un peu de tout dans Inception, mais on reste sur sa faim tant il aurait fallu explorer chacun des thèmes plus en profondeur. Servi par des images il est vrai extraordinaires, le thème classique du dialogue rêve-réalité est abordé à la manière d’une sorte de jeu vidéo (passer du niveau trois pour aller chercher les morts et les ramener au niveau deux…), sans fantaisie ni réelle créativité. Voilà pourtant une thématique qui ouvres sur toutes les folies, qui aurait permis d’emmener le spectateur dans des univers vraiment étranges, poétiques ou inquiétant, dans les méandres du psychisme. Rien de tout cela, ou si peu dans Inception: impression de travail bâclé. Comme d’autres, ce film tombe dans le piège de « l’effet avatar »: tout miser sur les images, en mettre plein la vue, en espérant que cela suffise à compenser les faiblesses de l’ensemble. Mais les effets spéciaux ne se suffisent jamais à eux-même, et un bon scenario reste l’une des conditions primordiales d’un bon film.

Au niveau des scènes d’action, qui composent le plus gros du film, il n’y a à nouveau aucune créativité. Le réalisateur enchaîne clichés sur clichés (l’éternelle course de voiture sur l’autoroute, les fusillades dans la neige…), de sorte qu’on a l’impression de regarder un film déjà vu cent fois (la ressemblance avec les derniers James bond est frappante). En quoi ces scènes servent-elles l’histoire ? Dans la tradition des blockbusters américains de base, ca bastonne, ca bourrine de tous les cotés, ca explose de partout, sans logique, sans but. Et lorsque, comme aux galeries Pathé de Lausanne, le son est * vraiment * trop fort (ça tombe bien, la musique est insupportable), ça en devient carrément pénible. Et ca dure 2h30. Quant à la fin ouverte, qu’on attendait évidement depuis les premières minutes, elle est aussi grossière que les applaudissements de la salle ou la prestation de Marion Cotillard. Enormes ficelles.

J’avais bien aimé Shutter Island, qui abordait le thème du rêve et de la réalité de manière infiniment plus efficace et moins alambiquée. Difficile de comprendre ce que Léonardo di Caprio, l’un des meilleurs acteurs du moment, vient faire dans ce film tape-à-l’oeil, lourdingue et prévisible.

Une arnaque à éviter!

Commentaires
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3 commentaires

  1. Entièrement d’accord avec vous !

    J’ajouterai qu’avec ce film s’ajoute ce phénomène insupportable de la « chef-d’oeuvrisation » d’office qui vous condamne au pilori et à la vindicte populaire si vous n’adhérez pas à la pensée unique !

    Les « si tu n’aimes pas, c’est que tu n’as pas compris » fleurissent de toute part ! Ce que ça m’énerve…

  2. J’aurais été bien inspiré de vous écouter car il s’agit d’un film d’une extrême médiocrité, sans aucun intérêt 0/5 !
    Et que dire des scènes de violences qui n’apportent absolument rien à l’histoire: très décevant, même le jeu des acteurs est faiblard

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