Le banquier du Quai du Mont-Blanc, de Sandrine Warêgne

waregneDans une banque privée genevoise, le Russe Serguei Levitov, l’un des plus gros portefeuilles de l’établissement, s’effondre après avoir bu le café qu’on vient de lui apporter.

Ainsi débute le premier roman de Sandrine Warêgne, auteure d’origine belge et diplômée de la London School of Economics et de HEC Genève. Roman policier donc, la couverture l’annonce, tout comme les premières lignes. Dans un schéma classique de polar, l’auteure débute son intrigue avec un cadavre, charge ensuite à l’inspecteur de police, et donc au lecteur indirectement, de mener l’enquête.

C’est sans doute ici qu’apparaît une relative faiblesse du livre: la structure est linéaire, un brin scolaire, et l’entier du roman tourne autour de la résolution du meurtre, dans une conception peut-être un peu datée du polar. On peut en effet parfois regretter que l’auteure ne prenne pas le risque de s’éloigner un peu de son cadavre pour nous parler d’un monde qu’elle connaît sans doute parfaitement – le monde de la finance – et en particulier son coté sombre. Alors certes, il est question (rapidement) de trafic d’œuvres d’art anciennes, mais on n’apprend que peu de choses sur les stratégies, les techniques de blanchiment d’argent, les relations entre Etats, tout ce  « savoir-faire » bien particulier des filous en col blanc.

Malgré ces quelques faiblesses, sommes toutes assez normales pour un premier roman, Le banquier du Quai du Mont-Blanc est un bon policier, agréable à lire et qui tient en haleine son lecteur. L’intrigue en trois parties est bien construite et le suspense construit efficacement par l’auteure, qui distille ses indices au fil des pages; fausses pistes et retournements de situation sont au rendez-vous, comme le veut le genre. Chaque employé de la banque en question semble avoir quelque chose à cacher, entre virements de fonds suspects, affaires de cœur ou vengeance familiale…

Il se dirigea vers le salon Monaco et frappa légèrement à la porte. Puis, sans attendre la réponse, il entra. Au premier coup d’œil, il pensa que le client s’était assoupi dans on fauteuil. Puis, après quelques secondes d’observation, il remarqua avec stupeur la blancheur du visage et la tasse renversée par terre. Il décrocha instinctivement le téléphone posé sur la table et appela le numéro d’urgence de la banque.

Le banquier du Quai du Mont-Blanc est un polar bien ficelé se déroulant, et c’est là son originalité, dans le milieu bancaire genevois. On ne peut qu’encourager Sandrine Warêgne à continuer de creuser cette matière première au potentiel romanesque particulièrement riche.

Sandrine Warêgne
Le banquier du Quai du Mont-Blanc
Ed. Mon Village, novembre 2015
247 pp. 

L’auteure: Diplômée de la London School of Economics et de la faculté des Hautes études Commerciales (HEC) de l’Université de Genève, Sandrine Warêgne travaille dans le département des Ressources Humaines d’une grande banque suisse. Née à Bruxelles en 1982, elle a habité quelques années au Pérou et au Brésil avant de s’installer en Suisse où elle réside actuellement. Le banquier du Quai du Mont-Blanc est son premier roman.

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